Diane Kurys propose une brillante comédie sur le septième art, Arrête ton cinéma !, coécrite avec Sylvie Testud, et basée sur son livre.
Le cinéma est la plus grande machine à fabriquer des rêves disait Marcel Dalio. Dans les années de sa gloire, les 30’s où Dalio était à l’affiche de La Grande illusion et La Règle du jeu, les gens s’amourachaient de cinéma pour oublier les durs lendemains de la Première Guerre mondiale. La Seconde Guerre mondiale, les nouvelles routes tracées par les poètes dans les années 50, les nouvelles déroutes militaires venant d’encore plus loin dans les années 60, tout cela consolida le rôle de fabrique à rêves du cinéma.
Mais si les studios des deux côtés de l’Atlantique n’étaient certainement pas de bonnes œuvres soucieuses du bien des spectateurs, acteurs, réalisateurs et scénaristes… ils étaient au moins dirigés par des gens qui connaissaient leurs métiers, par des passionnés capables comme Darryl Zanuck de ne plus rien voir de leurs intérêts lorsque des muses telle Juliette Greco incarnaient leurs rêves à partager sur écran coûte que coûte. Mais aujourd’hui, avec la pression du box office, les montants engagés par les multinationales dirigées par des armées d’avocats et de comptables, les rêves ont moins de place, devant et derrière la caméra.
Afin de faire correspondre ses rêves aux espérances des terrifiantes productrices interprétées par Josiane Balasko et Zabou Breitman, l’actrice-scénariste jouée par Sylvie Testud néglige ses proches (Fred Testot et François-Xavier Demaison) et trahit ses mots. Seuls ses cauchemars servent d’échappatoire. Une réflexion très drôle sur l’envers du décor du cinéma contemporain. Si Joan Crawford se battait pour imposer des machines Pepsi dans ses films pour satisfaire son mari qui dirigeait la compagnie, cinquante ans plus tard d’autres se battent encore pour placer une vraie histoire sur le grand écran. C’est ce que ce film raconte et ce que ce film est.
Arrête ton cinéma ! Sortie le 13 janvier.
Un film de Diane Kurys. Avec Sylvie Testud, Josiane Balasko, Zabou Breitman, Fred Testot, François-Xavier Demaison.
