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Israël

Quatre mois de violences en Judée Samarie

Ce lundi 1er février, cela fait quatre mois qu’une vague d’attaques terroristes déferle sur la Judée Samarie. L’IDF considère le meurtre du couple Henkin, dans l’implantation d’Itamar, le 1er octobre dernier, comme le début de l’escalade de la violence. Depuis, c’est plus de cent assauts qui ont été perpétrés en Israël et en Cisjordanie, par des Palestiniens à l’encontre d’Israéliens.

« La situation en Judée et Samarie s’avère sérieuse », à en croire le coordinateur des activités du Gouvernement dans les territoires (l’unité COGAT), le commandant général Yoav Mordechai. L’Armée n’exclut d’ailleurs pas une détérioration de la situation dans les mois à venir.

Sur le terrain, dans l’arrière-pays hiérosolymitain, on ne ressent pas toujours les choses comme au sommet de l’Etat. Le jeune Shlomo est arrivé dans l’implantation de Tekoa il y a près de deux ans. Sa commune a été le théâtre, le 18 janvier, d’une agression qui a laissée une femme enceinte légèrement blessée. Pourtant, lové au creux des collines de Judée, il poursuit ses activités quotidiennes sans trop se focaliser sur les évènements.

A la champignonnière dans laquelle il travaille, les ouvriers juifs et arabes continuent de se mélanger. Après l’attaque portée sur la jeune femme, ces derniers avaient été empêchés de se rendre dans les implantations juives avant que l’interdiction ne soit rapidement levée. « A l’entrée de Tekoa, les soldats contrôlent les travailleurs arabes ; s’ils sont entrés, c’est qu’il n’y a pas de problème » affirme le manutentionnaire.

A l’entendre, la période la plus difficile est d’ailleurs déjà passée, et la situation s’arrange quelque peu. Pour le jeune homme qui a grandi dans le Gush Etsion, et y a vécu la majorité de sa vie, les cycles de calme et d’agitation se succèdent les uns aux autres. Les moments de violence, « j’y suis habitué, en quelque sorte », explique-t-il laconiquement. Toutefois, comme les autres villageois, avant de prendre la voiture, sortir de l’implantation et se rendre à Jérusalem,  Shlomo « y pense à deux fois ».

Les attaques terroristes de ces quatre derniers mois restent essentiellement le fait d’individus isolés. Tsahal affirme que la plupart des assaillants agissent non par motif idéologique, mais souvent par désir de vengeance de la mort d’un de leur proche, tué en se livrant à un acte terroriste.

L’attaque au point de passage près de Beit El, dimanche dernier, où trois soldats ont été blessés, inquiète cependant la Défense. La raison : c’est un employé de la police de l’AP qui a ouvert le feu. Il s’agit là du deuxième acte de cette veine perpétré par un employé des services de sécurité palestiniens. Il y a deux mois, c’est un membre des Renseignements Généraux qui avait tiré sur des soldats, à un poste de contrôle au sud de Ramallah.

Il est encore trop tôt pour parler d’une tendance au sein de la police, mais un acte de terreur nourrissant le suivant, les craintes d’un « scénario catastrophe » se font ressentir au sein de l’Armée.

Afin de détendre la situation et restreindre les attaques, l’IDF n’entrevoit que deux voies efficaces ; d’une part, la poursuite de la coopération sécuritaire avec la police palestinienne ; de l’autre, le renforcement des échanges économiques. 120 000 travailleurs palestiniens se rendent notamment chaque jour dans les implantations juives. L’armée jure que les ordres du cabinet ministériel de fermer des villages et d’imposer des restrictions de mouvement aux ouvriers arabes, ne poussent que plus d’entre eux à l’acte.