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Musique

Axel Puvis de Chavannes et son oeuvre de guitare

Situé quelque part entre la Porte Saint Yanasse et des songes d’une nuit d’été toulonnais, la musique d’Axel Puvis de Chavannes suit les principes de Brassens : « Si vous voulez mes chansons, je les sors dare-dare, sinon je les remets dans ma guitare. » Alors il s’annonce posément sur les scènes parisiennes. Mais le bougre a une guitare électrifiée par les Stones. Alors il place sa voix forte, menaçante, crée ce malaise agréable que ressent le public face aux grands artistes aux montagnes russes en verre-obscure.

Au Baiser salé ce soir-là, en compagnie de Thierry Chauvet (drums), Hervé Poupon (bass), Cyril Barbessol (claviers), l’ambiance est définitivement rock & blues. Sans concession face aux temps inquiets, aux modes musicales des chaises retournées ou jurys acidulés. Axel Puvis de Chavannes fait déplacer les verres sur les tables des foules, comme s’il était seul sur son île d’Ile-de-France à haranguer les bateaux qui partent avec ses chansons vers San Francisco et Tokyo.

Viennent les souvenirs de Benjamin Biolay et d’autres artistes venus applaudir Axel dans le lieu mythique Chez Georges, une des dernières caves musicales de Saint-Germain. Les seigneurs de la nuit, les princes de la cuite étaient déjà loin lorsque Jean Gabin remit à sa place Paul Frankeur dans Un Singe en hiver, le film basé sur le roman d’Antoine Blondin. Mais il en subsiste encore des personnages de la nuit, authentiques artistes faisant le pont entre musiques des heures de gloires de ce quartier et volonté de se retrouver au-delà du boulevard Saint-Germain qui, comme le rappela le poète Jeff, est le seul qui commence et se termine en embrassant la Seine. Ce baiser salé que nous a donné ce soir-là Axel Puvis de Chavannes prenait le même chemin. Pour amarrer bientôt ?