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Musique

Nuit du Jazz à Copernic

Subséquemment à la forte audience de la première édition, l’ULIF-Copernic renouvelle sa nuit du jazz le 19 mars. Elle revient avec quatre compositeurs illustres.

– Pianiste franco-israélien, Jeremy Hababou finaliste du concours Montreux Competition Jazz Piano Solo 2014 émerge auprès de la scène jazz après la création de son premier album « Run Away ».

– Yaron Herman, pianiste israélien partisan de l’utilisation musicale des mathématiques, improvisation et composition en temps réel il a remporté victoire, prix et trophée musical. Membre du label Blue Note Records ses créations intègrent les structures solo, duo, trio, quartet.

– David-El Malek, saxophoniste soprano français israélien composant musique lithurgique et profane exploite ses influences judéo-andalouse, ashkénaze (Klezmer), sépharade qu’il fusionnent au jazz.

– Compositeur contrebassiste, Omer Avital est l’un des précurseurs du jazz israélien. D’un père marocain et d’une mère yéménite il nacquit et grandi en israël puis Immigre à New York en 1992. Ses compositions mêlant jazz occidental, musique juive, et mélodies orientales furent perçus atypiques et l’attirance suscitée a amplifié le rapprochement entre les États-Unis et Israël.

Rencontre avec Omer Avital.

L’Arche : Comment définissez-vous l’évolution du jazz?

Omer Avital : Le jazz est une forme musicale noire américaine originale et authentique, et pour autant, tous les prochains développements, extensions et expansions de son essence sont liées à ses racines ou du moins devraient l’être. C’est à la fois l’histoire spécifique d’un peuple possédant des sons typiques, sentiment et esthétique ainsi qu’un nouveau langage universel, une technique musicale rassemblant un vaste champ mondial.

Cela fait du jazz un phénomène de dimensions épiques et une forme musicale très centrale dans le monde que l’on connaît aujourd’hui. Il est à la fois traditionnel et illimité dans son essence, une position unique qui fait de lui une constante forme vivante, toujours s’étendant et se développant tout en étant enraciné confortablement dans son origine musicale et ses fondations culturelles.

Quelles sont ses spécificités?

Improvisation, groove, contenu spirituel, sophistication intellectuelle, ouverture d’esprit.

Pour quelles raisons ce genre vous est-il mieux adapté que d’autres?

Pour moi, à un jeune âge, après être déjà impliqué dans la pratique de la guitare classique et de l’harmonie etc… Cela semblait comme l’environnement le plus tentant pour jouer de la belle musique et d’être le plus possiblement créatif. J’étais attiré par les sons et sentiments de la musique et essayais de la copier, d’émuler et d’en faire partie autant que je pus.

Seulement plus tard, après avoir atteint un certain niveau d’aptitudes je commençais naturellement à incorporer sons et éléments de mon propre héritage juif du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord. Ce fut un processus organique et lent au début jusqu’a que cette association devienne évidente pour moi. Plus tard, lors d’un stage, j’approfondis mes études dans les cultures traditionnelles du Moyen-Orient et de l’Afrique. Cela me permet de créer des formes qui pourraient servir mon propre style et mes besoins artistiques, en utilisant les composants essentiels de deux mondes que je sens vraiment liés entre eux.

Quelle est votre relation à la contrebasse?

C’est au sujet de l’amour entre moi et la basse. J’aime la partie roulante de la basse dans la musique, et j’aime aussi apporter d’autres influences musicales, sons et techniques de son monde, tel que l’oud, Guembri, cello classique, guitare, jazz saxophone etc…

Quels sont les objectifs de vos créations musicales?

J’ai toujours visé à créer un sentiment de joie et d’ouverture dans le coeur de ceux qui écouteraient mon travail et je suis toujours le premier auditeur de ma musique. J’essaye de trouver les plus belles mélodies que je puisse imaginer et de toujours être dans un bon sillon, rythme, etc… Posséder des harmonies sert ces éléments. Les musiciens doivent pouvoir se connecter personnellement vers les idées et sentiments.

Comment expliqué vous le phénomène du jazz israélien?

Dur à expliquer exactement, mais je suis sûr que cela est en lien avec les deux principales choses s’étant produites dans les vingt ans passés :

  1. L’apparition des musiciens israéliens qui ont immigrés à New York et leur succès, devenant une partie intégrante du monde jazz américain (moi-même et la « première génération »). Il n’y a rien de pareil à cet exemple de la première fois, celle qui ouvre les portes et inspire les jeunes personnes à poursuivre la même direction.
  1. La forte influence liée à la première vague de musiciens jazz israéliens, de l’éducation jazz en Israël permettant aux jeunes étudiants d’apprendre véritablement et de rentrer dans les racines de la forme artistique, avec une connexion presque directe vers la scène jazz de la ville de New York.

Au-delà de çà, l’arrière-plan multiculturel de la société israélienne, juive et autres, et l’intense constante friction sur cette terre peut s’avérer fertile pour des individus souhaitant poursuivre un genre musical tel que le jazz.

Quels sont vos goûts musicaux actuels?

J’aime différents genres de musiques. Comme mon père, qui jouait plusieurs styles à la maison (et dans sa voiture) durant mon enfance.

J’ai tendance à entrer dans différents genres à distinctes périodes. En général, j’aime la musique mélodieuse apportant un état d’esprit spirituel. Des sons qui explorent les émotions humaines et, si possible, me rendent davantage heureux et créatif. J’aime aussi la musique motivant mon envie de danser. J’ai exploré un large éventail d’artistes de Charlie Parker et Duke Ellington à Oum Kulthum et Zohar Argov, au travers de James Brown et Stevie Wonder, à Johannes Brahms, Igor Stravinsky et ainsi de suite…

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