C’est un nouveau livre, après quelques autres, de Viviane Teitelbaum, femme politique libérale et militante de la cause juive, qui dénonce les dérives antisémites qui se multiplient à une vitesse effrayante en Belgique.
Certes, le phénomène n’est nullement cantonné à la Belgique et se donne à voir dans l’Europe entière, largement sous couvert d’antisionisme, en France comme ailleurs sur le continent, mais il y a atteint des sommets. Viviane Teitelbaum établit un historique édifiant et déprimant de l’antisémitisme en Belgique. D’abord classiquement d’origine catholique, cette haine des Juifs s’est en quelque sorte enrichie de l’apport d’un antisionisme omniprésent, des médias aux réunions politiques, et de l’antisémitisme débridé des immigrés arabo-musulmans. Est-il encore besoin de rappeler aux lecteurs français le poids de ce symbole désormais connu dans le monde entier que représente Molenbeek, une petite commune bruxelloise de 95 000 habitants et véritable chasse gardée des islamistes les plus durs ?
Dans Je ne suis pas antisémite, mais…, l’auteure fait un véritable inventaire de l’horreur, à l’instar de ces deux trajets en train où le voyageur a entendu annoncer à travers les haut-parleurs que le prochain arrêt était Auschwitz et que les Juifs étaient priés de descendre. La réaction de la Société nationale des chemins de fer à cet incident a été des plus discrètes.
Autre symptôme dramatique, les écoles de la Ville de Bruxelles, jusque-là plutôt réputées pour la qualité de leur enseignement, ont progressivement vu leurs élèves juifs contraints et forcés de trouver refuge dans des établissements privés, tant le harcèlement dont ils étaient victimes devenait insupportable. Le dernier élève juif d’une de ces écoles l’a d’ailleurs quittée assez récemment.
La presse belge, par ailleurs, accumule d’une façon totalement disproportionnée les articles sur le conflit israélo-palestinien avec une vision anti-israélienne parfaitement unilatérale. Et n’a-t-on pas récemment encore vu l’un des quotidiens bruxellois donner la parole à un individu qui s’étonnait que l‘on puisse encore nier la « fascisation » d’Israël.
Le livre de Viviane Teitelbaum, qui représente un travail en profondeur concernant cet antisémitisme particulièrement virulent et omniprésent qui n’a rien de commun avec ce que l’on voit ailleurs en Europe, donne aussi la parole à une série de personnes, dont par exemple Mohamed Sifaoui, Jean-Pierre Martin ou votre serviteur, qui ont joué un certain rôle dans le combat, parfois désespéré, contre l’antisémitisme belge.
Ajoutons encore qu’en Belgique on est stupéfait lorsqu’on lit dans Le Nouvel Observateur, un article intitulé Une saison israélienne en France. Une initiative analogue en Belgique donnerait lieu à une spectaculaire levée de boucliers tant dans la presse que dans le monde politique.