Eran Kolirin au festival de Cannes
Ovation pour Ronit Elkabetz. Eran Kolirin a fait applaudir lundi après-midi par tous les festivaliers son actrice-fétiche qu’il avait lancée dans ce même lieu pour son inoubliable « Visite de la fanfare ».
Moment d’émotion intense pour cette grande dame du cinéma israélien, avant le lancement du nouveau film de Kolirin, qui a fait un triomphe sur la croisette.
Le cinéma israélien est très présent dans cette cuvée 2016 du festival de Cannes, avec pas moins de dix productions à la « Semaine de la critique » ou à « Un certain regard » (sans compter un pavillon israélien extrêmement couru).
Avec « Par delà les montagne et les collines » (« Me Ever Laharim.vé Lagevaot », Kolirin signe un récit a la fois intimiste et ancre dans la société israélienne, avec tous ses tropismes: l’envie de réussite, les interrogations sur les voisins de l’autre cote de la colline, l’obsession sécuritaire, l’envie de plaire. Il y a David (Alon Pdut), démobilisé après 27 ans de service militaire, et qui cherche sa place dans la vie civile. Il y a Rina (Shiri Nadav), qui enseigne au lycée et qui est tout d’un coup troublée parce qu’un de ses élèves lui a dit qu’elle était « Milf » (acronyme en anglais de « Mother I’d like to fuck »). Il y a Yfat (Mili Eshet) qui vit la crise de l’adolescence et voudrait voir ce qui se passe de l’autre cote du miroir.
Tous ces personnages aimeraient tant être des gens bien, et ils se trouvent embringues dans une réalité qui les dépasse.
Et puis il y a la musique, omniprésente, la poésie aussi qui scande la vie quotidienne et lui donne son rythme ,sa tessiture, sa force.
Après une entrée en fanfare, Eran Kolirin s’impose comme le cinéaste de la note juste.