La commémoration de l’attentat de Pittsburg  |  Israël terre de tourisme !  |  Le monde change. L’Arche aussi. L’édito de Paule-Henriette Lévy  | 
Cinéma

Cannes : les prix et le cadeau de revoir Léaud

Cette année, c’est sous le signe de l’humour, de la simplicité et aussi des sujets sociaux que le Festival de Cannes a fait sa sélection.

Les 9 membres du Jury se sont retirés ce matin sur les hauteurs de Cannes pour délibérer et sélectionner le meilleur film, la meilleure actrice/acteur, le meilleur scenario…et enfin la Palme d’Or.

21 longs métrages en compétition, quel est celui qui vivra la happy end tant espérée ?

Ce soir, Laurent Lafitte se transforme en maitre de cérémonie pour nous dévoiler les secrets des délibérations du jury présidé par George Miller, le père de Mad Max.

Succès pour le cinéma iranien. Deux prix très importants:
Le prix d’interprétation masculine décerné à Shahab Hosseyni et le prix du scenario pour «  Le client » réalisé par Asghar Farhadi.  « Je ne m’y attendais pas du tout. Mes films ne sont pas connus pour être joyeux. Je suis heureux qu’ils aient pu être reconnus et que cela puisse rendre joyeux mon peuple ».

Le prix du Jury est attribué à American Honey de Andrea Arnold, c’est son 3ème prix du jury. Une comédie britanico américaine récompensée ce soir et incarnée par une adolescente qui fait du porte à porte dans le midwest américain.

Les Philippines ont leur heure de gloire grâce à l’actrice exceptionnelle, Jaclyn Jose dans Ma’Rosa de Brillante Mendoza. Ce film social dénonce les traffics de drogue ordinaires des bidonvilles de Manille et la corruption des policiers.

Un ex aequo pour le prix de la mise en scène, Cristian Miugiu pour le film roumain Bacarauléat
et Olivier Assayas «  Je suis très ému, c’est le plus beau prix, la mise en scène c’est quelque chose qui s’invente collectivement ».

Un très beau moment chargé d’émotion;  Le grand prix du jury, attribué au jeune canadien Xavier Dolan pour «  juste la fin du monde ». On le disait magicien. Il est adulé par Marion Cotillard, Nathalie Baye, Gaspar Ulliel et tous ceux qui le croisent. A tout juste 20 ans, son premier long métrage est projeté à la quinzaines des réalisateurs. Sa maturité exceptionnelle fait de lui le jeune prodige du cinéma canadien.
« Tout ce qu’on fait dans la vie, on le fait pour être aimé, pour être accepté. Il est si difficile d’être compris. Votre amour ce soir me laisse croire qu’il faut faire des films qui nous ressemblent ». Comme Anatole France, il préfère la folie des passions que la sagesse de l’indifférence.

Cette 69ème cérémonie du  festival de cannes s’achève en la présence de Mel Gibson et George Miller.
La Palme d’Or est décernée à « I, Daniel Blake » de Ken Loach est le grand gagnant du Festival de Cannes. Le jury a clairement choisi de dénoncer une réalité sociale. Ken Loach fait savoir qu’il fait le cinéma de la protestation «  le cinéma fait vivre l’imagination et nous montre aussi le vrai monde. Nous sommes dans une situation dangereuse, d’austérité qui risque de nous amener à la catastrophe. Avec le désespoir c’est l’extrême droite qui avance. Il faut dire qu’un autre monde est possible et nécessaire ».

Les autres prix :

Une Palme d’honneur est décernée à Jean-Pierre Léaud.

Moment inattendu : La Camera d’Or met à l’honneur le premier film de la cinéaste engagée, Houda Benyamida, un film aux dialogues explosifs et drôles, aux actrices divines. Elle crie « A nous les femmes, ce soir au Palais » .

La Palme d’or du court métrage a été décernée à Timecode réalisé par le cinéaste espagnol Juanjo Gimenez,

N’auront reçu aucun prix cette année :

Toni Erdman de Maren Ade,
Julieta de Pedro Almodovar
La fille inconnue des frères Dardenne
Ma loute de Bruno Dumont
Mal de pierres de Nicole Garcia
Rester vertical de Alain Giraudie
Paterson de Jim Jarmush
Aquarius de Kleber Mendonça Filho
Loving Jeff Nichols
Mademoiselle de Park Chan-Wook
The last face de Sean Penn
Sieranevaola de Cristi Puiu
Elle de Paul Verhoeven
The Neon Demon de Nicolas Winding Refn