Le Premier ministre Manuel Valls a salué lundi Elie Wiesel, « un homme d’honneur attaché à l’honneur de l’homme », lors d’une cérémonie d’hommage organisée à l’Hôtel de ville de Paris.
« Elie Wiesel était une bonne conscience (..) un homme intègre, un homme d’honneur attaché à l’honneur de l’homme », a déclaré Manuel Valls devant de nombreuses personnalités réunies en hommage à l’écrivain disparu, notamment la maire de Paris Anne Hidalgo, le Grand rabbin de France Haïm Korsia, l’archevêque de Paris le cardinal André Vingt-trois, ou encore Izio Rosenman, qui fut compagnon de déportation d’Elie Wiesel.
« En parler est infaisable mais se taire est impossible : voilà l’immense paradoxe auquel Elie Wiesel a voulu tout a long de sa vie se confronter. Il fallait, pour cela, infiniment de talent » mais aussi « l’expérience totale de la souffrance » et « une foi inébranlable en l’homme », a affirmé Manuel Valls.
S’il « pensait en yiddish » et priait « en hébreu », Elie Wiesel « écrivait en français », une langue devenue pour lui « synonyme de liberté », a rappelé le Premier ministre. Une langue qui lui a permis de « dire l’horreur » et rompre « le silence » : « celui de la pudeur des victimes, de la mauvaise conscience de ceux qui n’avaient pas bougé, (..) ou au contraire furent des complices », a-t-il dit.
L’écrivain combattait aussi « les autres maux du monde » avec « un inépuisable sentiment de révolte contre l’injustice, l’indifférence, la lâcheté », a poursuivi M. Valls.
« Dans une époque faite de tant de fracas (..) Elie Wiesel savait nous rappeler à nos devoirs et à nos exigences », a-t-il dit, appelant à « poursuivre ses combats », notamment en s’engageant contre le groupe État Islamique en Syrie et en Irak, contre les « persécutions que subissent des peuples », ou en luttant contre « le racisme et l’antisémitisme », et « la théorie du complot ».
«Très émue », Anne Hidalgo a aussi salué « un immense humaniste », « conteur magnifique » et « intellectuel d’exception », resté « toute sa vie liée à la France et à Paris ».
«Nous pleurons un de ces êtres chers, rares, dans lesquels l’humanité entière se reflète », qui « a vécu dans sa chair l’éclipse de l’essentiel, notre humanité, et n’a cessé d’incarner cette humanité et de la défendre », a-t-elle dit.
Ont pris la parole également à cette cérémonie organisée avec l’Institut Elie Wiesel à Paris, David de Rothschild, président de la FMS, Jean-François Guthman, président de l’Osé et Edmond Elalouf, président de l’Institut.