La réputation de Theresa May n’est plus à faire. Cette femme de poigne qui s’apprête à prendre la tête du Parti conservateur britannique et par voie de conséquence, à endosser la fonction de Premier ministre a tout d’un futur homme d’Etat providentiel. Cerise sur le gâteau, elle incarnait déjà la figure de favorite avant la campagne pour le Brexit qui a précipité ces nouvelles élections. Secrétaire d’Etat à l’Intérieur depuis 2010, May s’est montrée attentive aux grandes problématiques qui touchent la communauté juive (que l’on dénombre à 260.000, soit 0.5% de la population globale) et lui a témoigné de son soutien à diverses occasions.
La future locataire du 10 Downing Street a affiché son combat contre l’antisémitisme, tout autant qu’un soutien à Israël sans pâlir, comme son prédécesseur David Cameron. Preuve par cinq points que l’arrivée au pouvoir de Theresa May est une bonne nouvelle pour la communauté juive britannique.
- « Je suis Juive »
De religion, May est protestante et pratiquante, mais au lendemain de la fusillade de de l’HyperCasher survenue en janvier 2015, Theresa May a arboré devant les photographes l’écriteau qui indiquait « Je suis juive » en français, par solidarité aux 4 victimes qui ont perdu la vie en allant faire leurs courses de chabbat. Un symbole fort qui avait marqué les esprits puisque l’image avait fait à l’époque le tour du monde.
- « La Grande-Bretagne sans ses Juifs, ne sera plus la Grande-Bretagne »
Paraphrasant la sortie de Manuel Valls en France au lendemain de l’attentat de l’HyperCacher, celle-ci a déclaré publiquement que « tout comme la France sans ses citoyens juifs ne sera plus la France, la Grande-Bretagne sans ses Juifs ne sera plus la Grande-Bretagne ». May commentait le chiffre record des actes antisémites enregistré au Royaume-Uni en 2014, dont elle craignait qu’il n’alimente une nouvelle vague d’Alya vers Israël.
Interdiction de séjour de Dieudonné
Sensible à la question de l’antisémitisme, Theresa May elle-même a pris la décision de faire de Dieudonné persona non grata au Royaume-Uni et d’interdire son entrée sur le territoire, le plaçant ainsi sur la même liste que des suprémacistes blancs américains, des prédicateurs islamistes faisant l’apologie du terrorisme et des serials killers racistes russes. Une décision relativement rare qui n’avait pas fait l’unanimité jusque dans son camp, puisque certains craignaient qu’il se présente comme « une victime ».
- Proche d’Israël
Conférencière d’honneur lors d’un événement pour le Jour de l’Indépendance d’Israël à Londres, en avril dernier, May a exprimé son fort soutien à l’Etat Juif, en tant que « l’Accomplissement de la lutte d’une multitude de générations ». Elle s’est définie comme une amie d’Israël et du peuple juif et a également assuré que « La sécurité du peuple juif ne doit jamais être considérée comme acquise ». « C’est un fait tragique de l’histoire que le peuple juif doit et a toujours dû se protéger contre les tentatives répétées de l’exterminer » a-t-elle ajouté, évoquant son premier voyage en Israël, en 2014.
- Félicitée par les représentants de la communauté juive
Le Conseil des députés, la plus grande organisation de juifs britanniques a salué l’ascension de cette femme politique d’envergure, qui faisait déjà figure de favorite pour elle. « Nous félicitons Theresa May, en prévision de son accession aux postes de chef du Parti conservateur et de Premier ministre », a déclaré la chef de la direction du Conseil des députés, Gillian Merron, dans un communiqué. « C’est une grande amie de la communauté et, tant qu’elle a été ministre de l’Intérieur, le Conseil des députés a eu une relation très positive et étroite avec elle », a-t-elle ajouté. Avant de lui souhaiter une large réussite dans ses nouvelles missions : « Nous nous réjouissons de cette relation continue alors qu’elle déménage vers le 10 Downing Street et nous lui souhaitons beaucoup de succès pour son nouveau rôle dans ce moment difficile pour notre pays. »