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Musique

Gainsbourg, Dassin et Polnareff sont dans un bateau…

En partance d’Odessa, du moins en ce qui concerne leurs parents. Cette ville et ses migrants, chacun avec son histoire que recueillirent Georges Perec et Robert Bober sont partagées sur scène. Celle du Carreau du Temple, mercredi 21 et jeudi 22, dans un étonnant spectacle musical par trois chanteuses et deux musiciens. Rencontre avec l’un d’entre eux, Olivier Slabiak.

L’Arche : Pourquoi avoir choisi la ville d’Odessa ?

Olivier Slabiak : On a choisi cette ville pour raconter un parcours de migration des juifs dans les années 20 qui ont migré vers les US. A travers la musique et cette influence. Sholem Aleihem, Secunda…

Cette ville fait penser aux rencontres multiples et improbables entre les migrants de diverses nations. Comment expliquez-vous le foisonnement artistique qui en a découlé ?

Les USA représentaient le pays de la liberté. On a recueilli ça dans les témoignages de Perec qu’on utilise dans le spectacle. Ils y ont rencontré des musiciens de jazz. Et cette migration qui a été vers la côte ouest mais c’est toute une autre histoire. Il y a eu effectivement des juifs ayant migrés vers la France et la GB. En France, on s’est inspiré de tout ce répertoire et on l’a mis au gout du jour avec notre lecture contemporaine mais en gardant le lien avec les influences américaines

Pourquoi avoir choisi des textes de Perec et Bober pour accompagner la musique ?

Pour ce projet de concert mis en scène, on avait envie de raconter cette histoire en ayant un regard de quelqu’un qui nous mettrait en scène. On a rencontré Louise Moaty, metteuse en scène, qui a beaucoup travaillé dans le classique. Elle avait connaissance de ses interviews effectuées par Georges Perec et Robert Bober. Comment ces juifs sont arrivés et vécus leur arrivée. Ça nourrit notre spectacle. Cela ne raconte pas que la migration juive, mais la migration en générale. Un sujet atemporel. C’est fondateur pour beaucoup de gens. Une renaissance avec l’arrivée dans un pays nouveau. Un témoin dit d’ailleurs qu’en arrivant à NY sa vie a commencé

Comment avez-vous monté le spectacle ?

On a commencé à travailler il y a deux ans. A rencontre avec Louise Moaty a donné naissance à ce projet. Il a été créé au Festival d’Ile de France en octobre 2015. Nous sommes deux musiciens Trois chanteuses sont également avec nous. C’est un spectacle avec des musiques revisitées. Des photos sont projetés sur un écran en forme de mappemonde. Un spectacle très atypique dans lequel on a beaucoup de plaisir à investir la musique et lire ces textes de Perec

Le 3e arrondissement de Paris et son Carreau du Temple accueille de nombreuses manifestations musicales tout au long de l’année. Les Yeux Noirs y ont d’ailleurs souvent joué ?

On a joué devant la Mairie il n’y a pas si longtemps. Nos parents ont été élevés dans ce quartier. On a suivi et accompagné toute sa modification. Ce quartier est effectivement un lieu important de la vie musicale.