Dans une interview accordée à l’Arche, magazine du judaïsme français, le premier Secrétaire du Parti socialiste s’exprime sur la campagne des présidentielles, sur l’hypothèse Valls et sur la montée du Front National. Extraits de cette interview à paraître à la mi-mai, dans un Hors-série sur « géopolitique du Proche-Orient, la nouvelle donne ». Jean-Christophe Cambadélis s’exprime également sur la résolution de l’Unesco qu’il juge « contre-productive ». « Cette résolution est contre-productive. J’estime que les organisations internationales ne sont pas là pour juger l’Histoire mais pour faciliter des solutions. La France est toujours mal à l’aise lorsqu’une résolution vise à stigmatiser l’une des parties. Sa position montre qu’elle prend ses distances par rapport au texte qui a été présenté mais j’aimerais qu’elle soit encore plus claire ».
L’Arche : La sécurité, les attentats, la politique étrangère seront-ils présents dans la campagne présidentielle?
Jean-Christophe Cambadélis : Ils le seront s’il y a d’autres attentats, ce que je ne souhaite pas bien sur. Au minimum, ils constitueront la toile de fond. Malheureusement, je trouve que trop de candidats sont dans l’insouciance tragique de notre époque, à droite comme à gauche.
Pensez-vous, comme Malek Boutih par exemple, que François Hollande est totalement démonétisé et qu’il faut pousser Manuel Valls ?
La balle reste dans le camp du Président. S’il existe plusieurs solutions, le premier secrétaire du PS doit exprimer le discours de la méthode :
1- Le Président n’a pas livré sa position donc je comprends que d’autres se préparent.
2- S’il y va et qu’il gagne la primaire, tout le monde derrière. Sinon, tout le monde sera tout de même derrière le gagnant ou la gagnante de la primaire.
La primaire qui fut beaucoup critiquée est désormais notre juge de paix. Je rappelle que pendant que droite et gauche s’occupent de leurs querelles internes, le FN progresse tranquillement dans l’ombre. Cette élection présidentielle sera la première étape de la marche du FN vers le pouvoir qui aboutira dans 5 ou 10 ans. Il ne faut jamais l’oublier.
Propos recueillis par Yves Derai