Paris, Texas est le point de départ d’une renaissance. D’un homme, d’une femme et de tout ce qui peut séparer deux êtres humains entre la distance d’un point A de l’écran et son point B de l’autre côté. Inertia ne réveille pas un être désespéré, ignorant les grandeurs d’un territoire sans horizon. Inertia est l’histoire d’une femme à la recherche brève et violente d’un mari, interrompue par la petitesse de son entourage et de ce qu’il représentait finalement.
Entre le collègue à qui il a promis une canne à pêche et sa propre mère lui relatant des nouvelles affreuses, Mira va finalement abandonner sa quête. Ou plutôt son harcèlement de toute personne susceptible de connaître Benny ou d’avoir une raison professionnelle de le chercher. En ce moment précis où une drague un peu ridicule lui provoque son premier sourire et la découverte, progressive, que son bonheur n’est pas entièrement dépendant d’un homme. Cela se confirmera avec le cauchemar qui l’avait angoissé au début du film et qui est enterré une fois partagé avec sa mère.
Mira peut commencer à (re)vivre sa vie. Sans partager beaucoup d’émotions visibles, mais en se réconciliant avec le bleu de l’océan qui l’angoissait. Un bleu qui devient aussi banal qu’une chemise mal portée par un homme sans charme apparent mais avec qui quelques gestes scellent ce retour à la réalité. Un rôle difficile interprété avec force par Ilanit Ben Yaakov.