Le festival Cinéma(s) d’Iran qui a lieu au cinéma Le Nouvel Odéon entre cette année dans sa cinquième édition en proposant comme thème : l’Amour à l’Iranienne.
Un tournant vers la maturité pour ce festival qui avec originalité et diversité se distingue des autres festivals cinéphiliques parisiens. De Machhad à Téhéran, le thème de l’Amour règne dans un pays où les barrières politiques, religieuses et sociales sont bravées par des réalisateurs talentueux, vivants ou regrettés. Ils expriment par leurs films des sentiments qui, souvent muselés au quotidien, se trouvent magnifiés à l’écran.
L’association Cinéma(s) d’Iran née de la rencontre entre des étudiants français, iraniens, et franco-iraniens grâce à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) veut promouvoir le cinéma Iranien en organisant à la fois un ciné-club mensuel et le festival annuel cinéma(s) d’Iran depuis 2013. Portés par un même intérêt, les membres de cette association œuvrent pour améliorer la compréhension de la culture iranienne en France à travers son cinéma et offre la possibilité aux spectateurs de découvrir ses multiples facettes.
Avec une belle sélection de films projetés, le festival propose de naviguer dans le labyrinthe amoureux iranien, parfois à vue ou en aveugle. Il se pose en observateur sur la manière dont les cinéastes iraniens réussissent à braver les interdits qui leur sont imposés. Que ce soit par le premier film parlant de l’histoire du cinéma iranien La fille de la tribu Lor (1933) d’Ardéshir Irani, ou par le Foulard bleu (1994) de Rakhshan Bani-Etemad , le cinéma iranien révèle un panorama fascinant lorsqu’il évoque le thème de l’Amour. C’est avant tout la jeunesse qui est mise à l’honneur par les organisateurs de cette cinquième édition. À travers ses rêves, ses refus ou ses préoccupations, de jeunes réalisateurs et acteurs sont le symbole d’une nouvelle génération, à l’image de Navid Mohammadzadeh, le héros de Perpétuité plus un jour (2016) de Saeed Roustaee. Ils donnent à regarder un aperçu de la vitalité d’un cinéma iranien à venir, où le présent et le futur de l’Iran s’entremêlent.
Le plus grand des réalisateurs iraniens contemporains que fut Abbas Kiarostami, disparu en 2016, continue toujours d’interroger et de passionner les spectateurs par ses films, à la frontière de l’essai et du poème filmique. Le festival Cinéma(s) d’Iran, lui rend hommage avec la diffusion de l’un de ses derniers court métrage : Take me Home (2016). Fragment d’une quinzaine de minutes qui montre toute l’élégance formelle présente dans l’œuvre de ce grand cinéaste. Au travers des allées et des escaliers d’un village de l’Italie du Sud, le réalisateur suit le parcours d’un ballon de football qui entame un voyage avec la caméra. Si proche, et si loin des paysages ou des problématiques de son pays, il nous livre ici l’une des dernières allégories amoureuse et philosophique. Une ode sur le mouvement des choses et de la vie dont il avait le secret. Le portrait 76 minutes et 15 secondes présenté à la suite de ce court-métrage, que Seifollah Samadian, ami et collaborateur d’Abbas Kiarostami réalise en 2016 sera aussi l’un des temps fort du festival.
C’est la rencontre de l’amour et de l’humour qui est au rendez-vous de ce festival Cinéma(s) d’Iran par les longs et courts-métrages, mais aussi les films d’animation ou les documentaires présentés. Cette alliance est la clef d’une édition 2017 qui se veut être une source de réflexion, d’émerveillement et d’étonnement pour toutes et tous.