Le premier Festival du théâtre français s’est achevé comme il a commencé, par un succès. En attendant de connaître le programme du prochain, voici un compte-rendu d’une des pièces qui marqua les spectateurs, Horowitz : le pianiste du siècle.
Au début du spectacle, on est au théâtre Beth hahayal de Tel Aviv, les gens cherchent leur place et s’installent peu à peu .Ils sont venus voir un grand comédien et l’histoire qu’il a écrit sur Horowitz, le pianiste du siècle. Sur scène un piano, des chaises et un écran… décor minimaliste. Entre Francis Huster, sobre, élégant et habité par celui qu’il interprète Horowitz « général en chef d’une armée de doigts ».
Notre acteur n’est pas seul, il est accompagne de sa voix off musicale ,son alter ego au piano, Claire-Marie Le Guay qui met en vie les images projetées sur un écran. Horowitz nous raconte sa vie, ses succès ses peurs, ses tristesses avec des mots qui nous touchent mais la musique est plus forte, elle nous transporte, nous hypnotise. Nos sens sont en éveil, nos yeux oscillent entre l’écran ou défilent des photos de famille, des notes de musique, et les doigts habites de la pianiste. On ne voit plus que le génie, la virtuose. Le public est saisi, personne n’ose plus chuchoter ou même tousser…
On n’est plus à Tel Aviv, mais à Paris, à Moscou à New York. Le comédien, auteur du texte, ne nous raconte pas seulement une histoire factuelle, il insiste sur la fragilité de l’homme, sa solitude, le manque de sa mère, ses fêlures et ses velléités. L’acteur et la pianiste ne font plus qu’un. Le fils prodige est devenu son âme, sa « neshama ». Horowitz s’éloigne peu à peu de la vie, et se rapproche de celle pour qui il a été si grand. On pense alors à toutes ces mères qui se cachent derrière ces génies. Horowitz aurait pu dire comme Romain Gary « J’étais résolu, à devenir tout ce qu’elle attendait de moi. »