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Cinéma

Cannes 2018 : une montée des marches 100% féminine

82 femmes, stars du 7ème art, ont gravi ensemble les marches du Palais. Productrices, réalisatrices, monteuses, actrices, toutes se mobilisent pour la première fois au Festival de Cannes.

Aux côtés de la présidente du jury, Cate Blanchett et d’Agnès Varda, elles déclaraient samedi sur le tapis rouge “Nous mettons au défi nos gouvernements et nos pouvoirs publics pour appliquer les lois sur l’égalité salariale (…) Nous demandons l’équité et la réelle diversité dans nos environnements professionnels”. L’actrice et la réalisatrice ont rappelé pourquoi elles étaient symboliquement 82 sur ces marches. C’est le petit nombre de femmes retenues en compétition pour la Palme d’or depuis sa création en 1946 contre 1688 hommes. Deux femmes seulement, Jane Campion et Agnès Varda, ont obtenu une Palme d’or et une Palme d’honneur pour 71 palmes décernées aux hommes. “Il est temps que toutes les marches de notre industrie nous soient accessibles, allons-y” affirme Cate Blanchett.

La place des femmes est bien minoritaire et ce pour l’ensemble des métiers de l’industrie cinématographique. C’est pourquoi Salma Hayek, Marion Cotillard, Jane Fonda, Claudia Cardinal, Julie Gayet et d’autres stars se sont mobilisées pour manifester avec sourire mais détermination.

L’une de ses femmes engagées, Judi Beecher, actrice américaine, chanteuse et réalisatrice rencontrée à Cannes ; Au début de sa carrière l’actrice s’est entraînée avec le fondateur de l’Actors Studio Bobby Lewis et vient d’obtenir un award à LA. Judy est totalement bilingue, elle joue le rôle de Kate Fischer dans le dernier film de Dany Boon « La Famille Ch’titte ». Elle sera Rachel, la femme d’un rabbin hassidique dans la comédie « Tango Shalom » produit par Joel Zwick qui sortira en hiver 2018. Malgré une carrière exemplaire entre LA, New York et Paris, Judi peine à trouver les financements  de son documentaire “Mon nom n’est pas Adoph” (my name is not Adolph facebook), l’incroyable histoire de ses grands parents et de sa mère qui ont réussi à  fuir les camps allemands. Judi Beecher est bien la preuve qu’il est plus difficile de voir ses projets réalisés lorsqu’on est une femme.

En France, la ministre de la Culture, Francoise Nyssen, consciente de ces difficultés, a décidé de prendre des mesures pour soutenir financièrement les réalisatrices et la signature d’une charte pour favoriser la diversité et la parité dans les festivals.

La déclaration des droits des femmes et de la citoyenne imaginée pendant la révolution française par Olympe de Gouges (journaliste dramaturge) sera-t-elle au prochain programme de l’éducation mondiale ?