Le 19 avril 1943, les Juifs du ghetto de Varsovie, déjà décimés par les épidémies, la faim et les premières déportations, se soulevaient contre les nazis qui préparaient leur liquidation. La résistance héroïque et désespérée dura près d’un mois, jusqu’au 16 mai 1943.
En avril 1943, le ghetto n’est plus qu’un camp de travail où 36 000 Juifs, en sursis, survivent officiellement et où 20 à 25 000 clandestins se terrent. L’Organisation juive de combat (OJC), fondée le 28 juillet 1942, sonne l’alerte dans la nuit du 18 au19 avril et emmène la révolte qui repousse provisoirement les unités allemandes chargées par Himmler de liquider le ghetto. L’opération ne devait durer que trois jours, mais les nazis se sont heurtés à une résistance acharnée qui les force à mobiliser d’importants renforts en hommes, artilleries et blindés. Le principal dirigeant de l’insurrection et de l’Organisation Juive de Combat, Mordechaï Anielewicz, se suicide le 8 mai. 13 000 Juifs ont été abattus, brûlés ou gazés durant cette opération. Les autres ont été déportés.
A lire :
Emanuel Ringelblum, Oneg Shabbat – Journal Du Ghetto De Varsovie – traduit du yiddish par Nathan Weinstock et Isabelle Rozenbaumas, Calmann Levy, 2017
Emanuel Ringelblum, Chronique du ghetto de Varsovie, version française de Léon Poliakov, d’après l’adaptation de Jacob Sloan, Robert Laffont, 1959
Marek Edelman, Mémoires du ghetto de Varsovie, Paris, Éditions Liana Levi, 2002
Simcha Rotem, dit « Kazik », Mémoires d’un combattant du Ghetto de Varsovie, Ramsay, 2008.
Aline Le Bail-Kremer
Photo : Révoltés juifs du ghetto de Varsovie capturés par des soldats de la Waffen SS lors de la répression du soulèvement du ghetto de Varsovie. Pologne, avril-mai 1943. La jeune femme à droite : Hasia Szylgold-Szpiro.