Epilogue d’Amir Manor
Le cercle rouge. Dans le générique du film de Jean-Pierre Melville cite cette phrase de Rama Krishna selon laquelle des hommes, s’ils doivent se retrouver un jour, peu importe les chemins empruntés, ils se retrouveront dans le cercle rouge. Epilogue raconte l’histoire d’un vieux couple, Berl (interprété par Yossef Carmon )âgé de 84 ans et Hayouta (Rivka Gur), âgée de 80 ans. En Israël depuis 1937, ils ont toujours refusé de déposer leurs bagages idéologiques. Et peu importe les difficultés et souffrances.
D’ailleurs, à leur âge, il ne leur reste plus que ces espoirs noyés dans l’amertume d’autrui. Ils se construisent un cercle rouge, comme cet espoir égalitaire et social avec lequel la majorité des pionniers bâtirent le pays. Le cercle d’entraide, où chacun donne ce qu’il peut en fonction de ses capacités et de la détresse du voisin. Mais la force des convictions ne peut pas toujours palier aux raisons de l’âge. New York, qui symbolise le centre du capitalisme mondial pour certains n’est finalement que l’autre versant de la ville pour Berl et Hayouta, le lieu où se réfugient les émigrants des quatre coins du monde pour vivre une autre vie, la leur, sans contrainte religieuse, idéologique ou familiale.
Pour éviter de finir comme Jean Gabin et Simone Signoret dans le film Le Chat, le vieux couple part à la recherche de fragments d’humanité dans le Tel Aviv qui s’éveille aux futures générations. Avant de finir dans la statistique et dans la prise en charge définitive. Peu de mots dans ce film bouleversant. Mais beaucoup de tension et d’émotion qui entourent les personnages. Lesquels finissent par se retrouver pour échanger un bout de fromage réchauffé sur un carton à la fermeture d’une pizzeria lors de leur anniversaire de mariage. Et que ce moment leur semble bon, leur semble long.
Epilogue, d’Amir Manor. Sortie le 18 juin.