Depuis le début de l’opération Bordure Protectrice, trois civils ont trouvé la mort en Israël. Le 15 juillet, Dror Hanin, un père de famille de 37 ans, a été tué par un obus de mortier alors qu’il livrait de la nourriture aux soldats de Tsahal au point de passage d’Erez (situé sur la frontière Nord entre Gaza et Israël). Samedi 19 juillet, suite à la chute d’une roquette sur une communauté bédouine du Néguev, dans les environs de Dimona, Ouda Lafi al-Waj, un Bédouin israélien de 32 ans, a perdu la vie ; trois membres de sa famille ont également été blessés, dont sa petite fille de trois mois, toujours à l’hôpital. Mercredi 23 juillet, Narakorn Kittiyangkul, 36 ans, un travailleur étranger d’origine thaïlandaise, a succombé lors de l’explosion d’un obus de mortier dans la région d’Ashkelon.
Autant les résidents bédouins que le travailleur thaïlandais, au moment des attaques, se trouvaient dans des zones qualifiées de « terrains vagues ». Ceci signifie que le Dôme de Fer n’est pas activé pour intercepter les roquettes lancées dans leur direction. L’ouvrier étranger s’affairait dans une serre agricole lorsque celle-ci a été touchée. Le citoyen bédouin résidait quant à lui dans un village non reconnu par les Autorités israéliennes.
Quelque 100,000 Bédouins vivent dans le Néguev, dans les régions de Be’er Sheva, Arad et Dimona, regroupés en villages reconnus ou non par l’Etat hébreu ; depuis le début du conflit, ils ont témoigné de l’absence de lieux protégés pour aller s’abriter au moment des chutes de roquettes. La majeure partie des habitations est en effet constituée d’étain, de bois ou d’autres matériaux ne fournissant aucune sécurité.
D’autre part, depuis nombre de villages reculés, les habitants n’entendent pas les sirènes d’alerte. D’aucuns ont ainsi téléchargé l’application « Alerte rouge » sur leur téléphone ; leurs petits villages n’apparaissent cependant pas toujours sur l’application ; ils se basent donc sur les informations relatives aux villes les plus proches. Dans l’attente de la fin du conflit, ces communautés peuvent seulement espérer que les tirs n’atteignent pas leurs foyers.
Idem dans les champs et vergers aux abords de la frontière gazaouie, où manquent abris et bâtiments assez solides pour se protéger. En dépit des salves fréquentes ces dernières semaines, de nombreuses fermes continuent de fonctionner. Certaines ont toutefois investi d’importantes sommes (de l’ordre d’un million de shekels, soir 200,000 euros) pour construire des abris parmi les serres et les champs. Dans les environs d’Ashkelon, seules 30 secondes séparent le son de la sirène de la descente des roquettes. Les obus de mortiers ne déclenchent quant à eux pas systématiquement l’alerte.
Mercredi dans la soirée, le ministère des Finances a déclaré l’allocation de 3,5 millions de shekels (700,000 euros) pour l’installation d’abris préfabriqués dans les zones agricoles du pourtour de Gaza. Quelques jours plus tôt, l’Association pour les Droits Civils en Israël avait soumis une pétition à la Haute Cour de Justice israélienne, demandant à l’Etat de fournir des abris pour les communautés bédouines du Néguev. Cette requête a cependant reçu une réponse négative. Les décisions relatives à la construction d’abris relèvent de l’autorité du Commandement du Front intérieur, un commandement de Tsahal spécialisé dans le domaine de la protection des civils.