Les témoignages commencent à nous parvenir sur ce qui s’est passé, lors de cette journée noire, à l’hypermarché de la porte de Vincennes, au cours de laquelle ont trouvé la mort Yoav Hattab (21 ans), Yohann Cohen (22 ans), Philippe Braham, François-Michel Saada.
Elie O. était au supermarché, il faisait ses emplettes aux côtés d’un rabbin quand le terroriste a fait son entrée, muni de kalashnikovs, de pistolets, d’explosifs et de tout un attirail qui va lui servir à semer la terreur dans ce magasin du 20ème arrondissement de Paris. Il va tout de suite tirer dans la foule des clients. Trois morts dès le début de l’après-midi. Le rabbin, dans la cohue, a pu sortir du magasin et prévenir la police alors qu’Elie et 16 autres personnes restent cloîtrés, terrorisés, sous la menace d’Ahmad Coulibaly. Un bébé de deux ans était dans le magasin, criant, vomissant, pendant que les adultes étaient assis par terre ou sur des chariots renversés.
Coulibaly tient à sa merci toute cette foule. Il passe des appels téléphoniques aux frères Kouachi, les auteurs de la fusillade de Charlie Hebdo qui se trouvent à Dammartin, de l’autre côté de la ville. Il négocie leur libération contre la libération des otages. Il donne même des interviewes à BFMTV. La chaîne lui demande pour quelle raison il a choisi la superette de la porte de Vincennes, et il répond, goguenard : « « Parce que c’est là que je pouvais trouver des juifs ».
Entre deux appels, il clame qu’il est un djihadiste qui a fait des entraînements en Irak, en Syrie, en Yemen. Il parle des enfants palestiniens de Gaza. Il attaque la France pour son attitude au Mali.
Et puis, une explosion se fait entendre. Le GIGN a détruit les stores du magasin et fait son entrée Il a provoqué une totale obscurité. Des gaz paralysants ont été lancés. Et puis tout est allé très vite.
Les « otages » ont quitté les lieux et emmenés vers des cellules d’aide psychologiques. Laissant quatre victimes derrière eux. Quatre noms qui s’inscrivent dans la liste des victimes de cette terreur qui a fondu en plein cœur de Paris et qui laisse la communauté juive de France hébétée.
Journée noire à Paris
Par La Rédaction | L'Arche | 10/01/2015 | 10h49