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Littérature

M’enfin à Tel Aviv

L’odyssée du microscopique de Léandre Ackermann et Olivier F. Delasalle, un beau voyage pour cet été.

« Vous savez ce qu’est la théologie sarcastique ? », demande le grand-père de Sabrina à son mec Elias. « C’est une opinion minoritaire selon laquelle la vie fonctionne comme une histoire drôle. » Elias, journaliste en manque d’inspiration, faisant enragé son patron et sa machine à café, est l’anti-héros de cette bande dessinée. Celui qui s’invente des préoccupations aussi utiles à son journal que le référencement du parcours des mésanges. Et plus que l’ennui qui devient le sujet principal de ses textes, Elias semble perturber ses camarades.

Mais à une terrasse de café, à cause de deux bébés chauffards il rencontre Sabrina, qui accouche les êtres et les idées et se demande si elle n’a pas la vocation de devenir rabbin, rangeant une inscription en anglais pour un séminaire accessible aux femmes, en anglais bien entendu.

Deux mondes, deux quêtes de grandes idées, qui se retrouvent avec de plus en plus d’enthousiasme entre les draps ou sur un vol en direction de Tel Aviv. Géopolitique du houmous, marchés et Bauhaus, pour revenir à l’observation du petit et « futile » avec la maïeutique du grand-père. C’est grâce à ces quelques propos qu’Elias retrouve la vie et que Sabrina comprend à quel point la sienne est réussie.

Expression de la quête du bonheur, démarche sincère mêlée d’humour, rappelant un peu le film La Crise et nous donnant tout autant envie de replonger dans les Gaston Lagaffe et d’apprécier avec tous les anti-héros de ce monde ces moments de joie non virtuels.

Olivier F. Delasalle et Léandre Ackermann, L’odyssée du microscopique. Editions La Boîte à Bulles.