Des collégiens défendent l’auteur de « J’accuse » au tribunal de Grande Instance d’Evry.
Dans le cadre de la Semaine de la citoyenneté, quatre classes de 3ème dont les établissements sont situés dans l’Essonne ont rejoué au sein du tribunal de Grande Instance d’Évry, le célèbre procès d’Emile Zola qui avait fait suite à la publication du célèbre article « J’Accuse ». Ce concours d’éloquence pas comme les autres avait pour but principal de sensibiliser les adolescents aux organes judiciaires, comme l’a expliqué la présidente du tribunal.
« La vérité et la justice sont souveraines, car elles seules assurent la grandeur des nations. » écrit Emile Zola dans « J’accuse », son article publié dans l’Aurore qui deviendra historique. Il ne croyait pas si bien dire. Cent dix-huit ans après cette publication qui dénonce le complot dont est victime le capitaine Dreyfus et qui lui vaut l’exil, des collégiens rejouent son procès légendaire, au tribunal de grande instance d’Evry.
Après des semaines de préparation, quatre classes de 3ème d’établissements situés en Essonne ouvrent, ce lundi 15 février, la première édition de ce concours d’éloquence, organisé à l’occasion de la Semaine de la citoyenneté. Les collèges de La Nacelle à Corbeil, Les Pyramides à Évry, Pablo Néruda à Grigny et Aimé Césaire, aux Ulis s’affrontent pour cette compétition pas comme les autres. Outre leur visage juvénile qui trahit leur jeune âge – ils ont entre 15 et 16 ans -, rien ne distingue ces apprentis-juristes d’avocats aguerris. Ils portent la robe noire au col blanc, traditionnelle, font preuve d’une éloquence digne de tribuns et s’affrontent tour à tour, à coup d’arguments solides. Tandis que certains endossent le rôle de l’avocat d’Emile Zola, d’autres se griment en procureur.
« Mesdames, Messieurs de la cour, ayant écouté les arguments du procureur, je tiens à dire que c’est un honneur de défendre aujourd’hui M. Emile Zola » scande Ajit, 15 ans à l’attention des jurés, le collégien évoque ensuite l’auteur des Rougon-Macquart, comme le rapporte l’AFP: « Son réel but est de faire avancer la justice et la société au nom de tous les citoyens en montrant la vérité vraie pour notre bien à tous ». Une prestation remarquée qui rappelle le combat militant d’Emile Zola pour la réhabilitation de Dreyfus.
Outre les prix remis aux participants et aux gagnants, à savoir, des liseuses et des tablettes numériques, ces ateliers visent surtout à désacraliser le rapport que les adolescents entretiennent avec la justice. Leur permettre de comprendre son fonctionnement. « Permettre aux jeunes d’avoir une meilleure connaissance de la justice est absolument nécessaire, c’est pourquoi nous organisons régulièrement des ateliers au sein des établissements du département », explique Nicole Jarno, la présidente du Tribunal de Grande Instance au site Essone.info. « Aujourd’hui, ce sont 30 établissements qui ont déjà pu profiter d’ateliers» ajoute-t-elle. A l’initiative, une équipe pédagogique remarquable, mais aussi l’institution judiciaire qui s’est prêtée au jeu.