Un collectif de personnalités de la société civile a organisé ce lundi 4 avril 2016 au Théâtre Dejazet un événement pour faire émerger des pistes de réflexion autour du thème : «Les démocraties face à leurs ennemis : l’Islamisme et la récupération populiste en Europe ». Quelques politiques ont participé aux tables rondes, dont le premier ministre, Manuel Valls.
« Ce n’est pas un point d’arrivée mais un point de départ. Nous devons faire de ce « Sursaut », un mouvement » a déclaré Dominique Reynié, lors de son allocution, le 4 avril dernier devant la salle bondée du Théâtre Dejazet, à quelques pas de la place de la République de Paris. Le président de la Fondation pour l’innovation politique s’est associé avec d’autres think-tank libéraux, association et médias, pour amorcer une réflexion citoyenne transpartisane, autour des sujets éminemment actuels tels que le populisme et l’islamisme.
Signée par les membres de ce jeune mouvement, une tribune publiée sur le site du Monde et intitulée « Après Paris et Bruxelles, le temps du sursaut démocratique ! » dresse un constat implacable des maux de notre époque : « L’islamisme est à l’islam ce que le populisme est au peuple : deux formes de mensonge et de manipulation qui constituent de différentes manières et à différents degrés de redoutables menaces pour nous tous. La barbarie puise sa force dans l’idéologie islamiste. Elle est un fléau pour l’Europe et le reste du monde », explique le manifeste.
La pluralité des opinions politiques de signataires démontre la démarche de recherche d’une solution transversale, une recherche de bien commun ; cela prouve la force de frappe et d’influence de ce mouvement naissant. Un nombre important de personnalités de la société civile ont fait le déplacement pour participer aux tables rondes telles que Gilles Kepel, Richard Malka Delphine Horvilleur, Olivier Guez, Dominique Schnapper, Alexandra Laignel-Lavastine, Georges-Marc Benamou mais aussi des personnalités politiques telles que Gilles Clavreul, Bruno Le Maire, ou encore en clôture de la journée, Manuel Valls.
Manuel Valls, le Laïque
La participation la plus attendue à cette première manifestation du Sursaut était celle du Premier ministre, Manuel Valls. Arrivé sur les lieux vers 18h45, celui-ci a rejoint la table ronde animée par le journaliste Olivier Mazerolle, au côté de l’écrivain Olivier Guez, du représentant de l’association de service civique Unis-cité Hakim Soudjay et du co-auteur de « Les territoires perdus de la République », Barbara Lefevbre. A cette occasion, le chef du gouvernement a longuement évoqué l’importance d’une laïcité ferme et intransigeante sur les questions religieuses.
« La force et la puissance de la République, c’est qu’elle a voulu se substituer aux religions » a-t-il expliqué, évoquant la loi de 1905, de séparation des Eglises et de l’Etat. « On a abandonné la bataille pour la République, pour la Laïcité et cela a commencé il y a déjà longtemps » évoquant par exemple l’affaire du voile de Creil : « Je n’ai pas approuvé le choix qui avait été fait à Creil en 1989 de compromis sur les valeurs de laïcité ».
Le premier ministre, qui s’est exprimé pendant plus d’une heure devant un public gonflé à bloc, a aussi évoqué la montée de l’islamisme, en précisant qu’elle représentait une part minoritaire de la population musulmane (1%), ajoutant cependant que le voile islamique « n’est pas un objet de mode, mais un asservissement de la femme». Une déclaration qui ne cesse de faire parler depuis.