Le Premier ministre a réaffirmé en début de semaine que la lutte contre le racisme et l’antisémitisme demeurait une préoccupation majeure du gouvernement et a annoncé pour cela la création d’un plan d’action.
C’est à l’occasion de l’inauguration du Mémorial du camp des Milles, à Aix-en-Provence, le 10 septembre dernier, que Jean-Marc Ayrault a annoncé la présentation dans les prochaines semaines, d’un plan d’action contre le racisme et l’antisémitisme. « La lutte contre le racisme et l’antisémitisme est une priorité de mon gouvernement, a-t-il assuré dans son discours, ajoutant, je réunirai un comité interministériel sur ce sujet dans les prochaines semaines pour adopter un plan d’action. » Et le Premier ministre de détailler ce plan qui sera « d’abord fondé sur l’éducation, la volonté de combattre les préjugés sur l’étranger, sur l’autre, qui restent ancrés dans bien des mentalités et que des vents mauvais ont à nouveau attisés au cours des années passées », a-t-il dit. « Qui peut nier la résurgence de ce type de comportements » racistes et antisémites ?, a-t-il encore lancé. « Il est important sur ces sujets que l’État s’affirme. La France est une République laïque : ça fonctionne quand on rappelle sans cesse nos valeurs, pour qu’elles soient au cœur même de la vie collective », a souligné Jean-Marc Ayrault en expliquant que son gouvernement travaillait depuis plusieurs semaines sur ce comité interministériel sans pour autant dévoiler quoi que ce soit avec précision.
La veille, lors d’une cérémonie commémorant la rafle du Vel d’Hiv à la synagogue de la Victoire, à Paris, le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, a dénoncé le fait que « 70 ans après la Shoah l’antisémitisme renaît un peu partout de ses cendres ». Ajoutant : « Comment est-il possible que, 70 ans après, on tue froidement des Juifs en France parce qu’ils sont juifs ? », faisant référence à Ilan Halimi et aux victimes de Mohamed Merah à Toulouse. Face à tant de manifestations de violences intolérables, « il nous appartient à tous de dénoncer le nouveau visage de la haine antisémite » a également déclaré lors de cette cérémonie Joël Mergui, président du Consistoire.
Si les annonces faites par Jean-Marc Ayrault ont été accueillies dans une relative indifférence – l’opposition attendant de voir les résultats de ce fameux plan d’action gouvernemental avant de s’exprimer sur la forme, puisque dans le fond les partis républicains sont sur cette question particulièrement unis – seul le Front National s’est dit contre cette initiative. Le FN y voit un « prétexte pour bâillonner » ceux qui s’opposent à l’immigration et estime que cela « augure de nouveau cinq années de matraquage idéologique et de flicage bien-pensant.»
