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Israël

Israéliens et Palestiniens retournent à la table des négociations

Après trois années de panne, six visites en quatre mois du Secrétaire d’Etat américain John Kerry auront convaincu Israéliens et Palestiniens de reprendre ce lundi soir les négociations de paix à Washington.

 

Les divergences qui opposent les deux parties sont encore de tailles et tout reste à négocier, aussi le médiateur américain se donne neuf mois pour « développer un plan de travail qui déterminera comment les parties procèderont dans ces négociations ».  Des négociations pour définir les sujets négociables, en quelque sorte… Si les Palestiniens se sont engagés à ne pas solliciter leur intégration au sein d’instances internationales susceptibles de poursuivre l’Etat d’Israël durant ces pourparlers, les Israéliens ont souhaité donner comme signe de bonne volonté la libération d’une centaine de prisonniers palestiniens.

Convaincre la majorité de sa coalition gouvernementale n’a pas été simple pour Benjamin Netanyahu mais hier, après cinq heures de débat, son cabinet a donné son feu vert (13 votes pour, 7 contre et 2 abstentions) à l’élargissement de 104 personnes, terroristes pour la plupart, purgeant leur peine depuis au moins vingt ans. Leurs noms n’ont pas encore été communiqués mais le fait que figure parmi eux des meurtriers de femmes et d’enfants israéliens a provoqué une vague d’émotion. Des centaines de proches de victimes d’attentats ont d’ailleurs manifesté toute la journée de dimanche devant la résidence du Premier ministre israélien qui a déclaré : « Il y a des moments où on doit prendre des décisions difficiles pour le bien du pays et c’est un de ces moments. »

Le Conseil des ministres a également adopté un projet de loi prévoyant un référendum en cas d’accord de paix. Le calendrier s’étant quelque peu accéléré ces derniers jours, le Parlement israélien pourrait être saisi dès cette semaine pour l’approuver à son tour. Ce projet de loi est perçu comme un geste envers les ministres de droite qui appréhendent les concessions qui seront demandées à Israël mais côté palestinien, Mahmoud Abbas s’est aussi engagé à organiser une telle consultation nationale.

La pression repose désormais sur les équipes de négociateurs qui se retrouvent ce soir pour un dîner informel dans la capitale américaine avant l’ouverture officielle des discussions, mardi matin. Autour de la table présidée par John Kerry, le négociateur palestinien Saëb Erakat, Tzipi Livni, ministre de la Justice israélienne et Yitzhak Molcho, l’ émissaire personnel de B. Netanyahu, devront trouver un terrain d’entente pour envisager des concessions mutuelles sur les dossiers les plus sensibles : l’extension des implantations israéliennes, le statut de Jérusalem- Est, le droit au retour des Palestiniens, avec toujours en toile de fond la menace islamiste du Hamas à Gaza. Objectif affiché : 2 Etats pour 2 peuples vivant côte à côte, en paix, et en sécurité.