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Israël

Israël – Gaza : dites-le avec des fleurs !

La coopération économique entre Israël et Gaza suit son cours, en dépit des tensions politiques et sécuritaires. Cette semaine, la société israélienne The Flower Council (le Conseil des Fleurs) a annoncé qu’elle était devenue le premier exportateur de fleurs en provenance de la Bande de Gaza et de Cisjordanie. Il y a un an, en janvier 2013, producteurs de fleurs israéliens et palestiniens se sont rencontrés à Amsterdam, afin d’améliorer la coopération déjà existante entre eux. Le but des nouvelles négociations consistait à augmenter le volume des exportations de fleurs israéliennes et palestiniennes vers l’Europe, et à accroître les bénéfices des uns et des autres.

Dans la capitale des Pays-Bas, on n’a pas parlé de politique, seulement de business. « Le désir de gagner sa vie est présent chez les deux parties, et il dépasse les difficultés liées à la situation politique et sécuritaire », affirme Haïm Hadad, le secrétaire de l’Association des Producteurs de Fleurs Israéliens. Les nouveaux accords ont depuis porté leurs fruits ; au cours de la saison dernière, quatre millions d’œillets coupés ont quitté Gaza à destination des Pays-Bas. La nouvelle saison a tout juste commencé, en novembre dernier.

Selon l’entente discutée à Amsterdam, la production de Gaza est acheminée en Israël par le biais de l’Administration de Coordination et de Liaison, une unité de Tsahal faisant office de relais entre l’armée israélienne et la population civile de la Bande ; une fois en Israël, les fleurs coupées sont ensuite emballées avant d’être envoyées vers l’Europe. Un système informatique commun permet notamment aux cultivateurs israéliens et palestiniens de localiser la marchandise en temps réel, tout le long de la chaîne de production.

Sur le plan humain, les relations demeurent cordiales et se développent sur le long terme. Tous les mois, Israël organise des rencontres entre des agriculteurs gazaouis et des professionnels du secteur agricole israélien, du ministère de la Santé ainsi que des entrepreneurs distribuant les marchandises vers l’Europe. Les cultivateurs palestiniens reçoivent également des formations afin d’adopter des nouvelles technologies d’exploitation agricole et de maximiser ainsi leurs profits.

Ce jeudi 16 janvier, cinquante professionnels de Gaza ont d’ailleurs traversé la frontière pour se rendre à un forum d’agriculture, dans le désert de la Arava, au sud d’Israël. Outre les fleurs coupées, la coopération économique entre Israël et Gaza concerne également les épices, les poivrons ou encore les tomates et les fraises. C’est à l’initiative du gouvernement des Pays-Bas, qui finance le projet de développement des exportations gazaouies, que les relations bilatérales se sont renforcées.

Israéliens et Palestiniens se félicitent des nouveaux contrats. « Le Conseil des Fleurs peut encore augmenter le volume des exportations vers l’Europe et participer à consolider la situation économique des agriculteurs de la Bande de Gaza », affirme Haïm Hadad. De leur côté, les producteurs de Gaza souhaitent également avoir l’opportunité de s’ouvrir au marché israélien ; les exportations vers Israël et l’Autorité Palestinienne leur sont toutefois interdites par l’Etat hébreu depuis 2007, année de la prise de pouvoir du Hamas dans la Bande côtière. Israël soutient que ces mesures restrictives permettent de faire pression sur le Hamas. « La population civile de Gaza n’est pas notre ennemie », assure toutefois l’un des porte-paroles de Tsahal ; précisant : « l’ennemi, c’est le terrorisme ».

Alors que, cette semaine seulement, cinq roquettes ont été lancées sur Israël depuis la Bande de Gaza, tirs auxquels Israël a répondu par des attaques ciblées, trop peu, à Gaza, en Israël, et en dehors de la région, ont conscience des opportunités d’entente et des gestes de bienveillance entre les deux populations.