Deux attentats ont eu lieu mardi 22 mars à Bruxelles. A 8h, à l’aéroport international de Bruxelles et à 9h dans le métro à proximité du siège de la Commission européenne. Le bilan s’élève à 34 morts et plus de 200 blessés dont 8 Français.
A Bruxelles, Palais de Justice évacué, conservatoire de musique déserté, gares inaccessibles, trains internationaux à l’arrêt, comme les métros, lignes téléphoniques hors service. La plupart des commerces ont baissé leur volet, les banques travaillent à guichets fermés. Certains commissariats, comme à Charleroi, ville à risques, sont bouclés. A Liège, le match est reporté. D’ailleurs, la plupart des festivités sont annulées. Les autorités ont publié un avis « Restez où vous vous trouvez. » Faut-il y voir la stratégie utilisée après le double attentat lors du marathon de Boston, en 2013 ? Stratégie qui permettrait de mieux repérer les terroristes recherchés et peut-être les attraper ? Des perquisitions sont en cours mais pour des raisons de sécurité, aucune information ne filtre pour le moment. La population belge est sous le choc. Trois jours de deuil national sont annoncés.
La Belgique en général et une des communes de sa capitale, Molenbeek (prononcez molenbéék), en particulier, sont montrées du doigt depuis les attentats de novembre à Paris. Ses auteurs, pour la plupart, avaient transité par cette commune, fief communautariste. Ils avaient aussi assidûment fréquenté le Centre islamique belge contre lequel la communauté juive avait depuis 2002 tiré la sonnette d’alarme. Charleroi avait également été citée comme plaque tournante des trafics d’armes lors des attentats de novembre contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher. L’attentat contre le Musée Juif de Belgique en mai 2014 avait lui aussi ébranlé la population mais sans provoquer une prise de conscience de la part du monde politique ni élever le niveau de sécurité. Comme ce fut le cas en janvier dernier, après les attentats de Paris et dans la foulée, celui, déjoué, de Verviers. La politique communautariste de certains partis est également mise en cause. En particulier, l’action de l’ancien maire de Molenbeek, Philippe Moureaux, un parfait opportuniste. Sur la même ligne que Pierre Galand. Comme Président de la section PS de la région bruxelloise, une autre de ses fonctions, Moureaux n’hésita pas à écarter de vieux élus pour inscrire sur les listes électorales des personnes d’origine immigrée, sans bagage intellectuel ni politique, dans le but de capitaliser des voix. Dans sa commune, on croise le plus grand nombre de femmes voilées au mètre carré et de barbus en habit traditionnel. Il profita et abusa de son influence sur le président du PS, Elio di Rupo, un homme intègre, pour le convertir à une forme d’antisionisme. Pour Moureaux, les damnés de la terre aujourd’hui, ce sont exclusivement les musulmans. Pour lui, ce sont les vraies victimes, les « nouveaux Juifs » Oui, vous avez bien lu, pour cet ancien ministre, ancien professeur de l’université libre de Bruxelles, haut-lieu de la pensée laïque lorsqu’il y enseignait la critique historique axée sur les faïences de Tournai au XIVe s. (sic), les musulmans sont victimes des persécutions racistes comme les Juifs furent victimes des persécutions antisémites. Une analogie qui fit bondir Merry Hermanus, un de ses compagnons de route depuis 1971 : « Les musulmans ont-ils été déportés ? Ont-ils été enfermés dans des camps de concentration ? Ont-ils été exterminés ? » Député bruxellois PS aujourd’hui retraité, Merry Hermanus a rompu avec Philippe Moureaux depuis 2004. « C’est à cette époque qu’il utilisa le terme de « laïcard » – un terme forgé par l’extrême-droite française avant-guerre – pour réduire au silence ceux qui dénonçaient sa dérive communautariste. De nombreux membres du PS ont quitté le parti suite à ses options communautaristes. En 1974, il y avait à Bruxelles 27000 membres, aujourd’hui moins de 3500, et encore ce chiffre officiel est certainement gonflé. »
Des mœurs étranges ont été encouragées, ainsi, des employés communaux refusent de serrer la main d’élues parce qu’elles sont femmes et parfois juives. Viviane Teitelbaum, en sait quelque chose. Dans ses fonctions d’échevine communale d’Ixelles (une autre commune de Bruxelles) où elle est amenée à « diriger » des employés de culture musulmane, elle évite, avec diplomatie et tact, des situations conflictuelles. Viviane Teitelbaum est aussi députée régionale bruxelloise MR (centre droit) et a, plus d’une fois, essuyé les insultes de membres communautaristes du PS dans l’enceinte parlementaire. « Ce matin au Parlement bruxellois les député-e-s étaient sous le choc. En tant que présidente de la commission environnement et à la demande et avec l¹accord des ministres et membres présent-e-s j¹ai annulé la réunion. Toutes et tous étaient ému-e-s et comme anesthésié-e-s et se sentaient touché-e-s personnellement. En réalité je pense que pour la première fois certains politiques bruxellois ont pris la mesure de l¹ampleur de la catastrophe et du problème.
Jusqu’à présent, on avait l’impression que la majorité en place minimisait la radicalisation d’une partie de la jeunesse en région bruxelloise, refusait d’ailleurs toujours de rendre le « parcours d’intégration » obligatoire et développait une cécité vis-à-vis des problèmes de radicalisation au sein d’organismes publics comme « Bruxelles-Propreté » ou la « STIB », (ndlr. Société publique des transports bruxellois) alors que des preuves tangibles sur la présence de noyaux d¹islamistes étaient également écartées d¹un revers de main. Les événements de ce matin semblaient ébranler les certitudes… »
En 2006, une journaliste d’origine marocaine, Hind Fraihi publiait un livre « Infiltrée » (eds. Luc Pire) et dénonçait l’extrémisme religieux et l’Islam radical. Son enquête faut-il s’en étonner, démarrait à Molenbeek où le sultan Moureaux régnait en maître. Elle n’avait pas hésité à rencontrer Ayachi qui lui déclarait, sans rire : « Un extrémiste musulman est une personne qui pense que les musulmanes ne doivent pas porter le voile et qu’il peut y avoir un Etat islamique sans loi islamique. » Autrement dit, les musulmans laïcs sont des extrémistes. On voit où cheikh Moureaux- comme le nomment certains – puisait sa terminologie. Moureaux aujourd’hui est un has been même si le vieux lion n’est pas mort – ne vient-il pas encore de sortir un livre pour justifier sa politique – On ne va pas tirer sur une ambulance. Que l’on soit conscient des immenses dégâts de sa politique.
Quant au sieur Ayachi, ancien restaurateur failli d’Aix-en-provence, devenu cheikh autoproclamé à Molenbeek, connu pour avoir organisé l’envoi des assassins du commandant Massoud en Afghanistan, un réseau islamiste révélé en 2001 par la journaliste de RTL aujourd’hui décédée Marie-Rose Armesto. (1) Celle-ci avait récolté les confidences de Malika El Aroud, la veuve de l’assassin de Massoud. Le nom de cette islamiste radicale est aujourd’hui cité dans les enquêtes liées aux attentats de Paris. On voit donc les connexions entre ces personnes déjà citées en 2002. Ayachi est aujourd’hui en Syrie. Comme son fils et son collègue Gendron qui se sont fait exploser en Syrie, au service de l’Islam radical et contre lesquels des membres de la communauté juive avaient porté plainte en 2002. Leur procès fut instruit en 2006. Grâce à la perspicacité du juge, Lamine de Bex, ils avaient été condamnés à 10 mois fermes pour propos antisémites. Mais en appel, le juge Saint-Rémy avait réduit leur peine à un mois. Quelqu’un demande des comptes à ce juge ?
Récemment, Jean-Pierre Martin, reporter international de RTL, qui voulait interviewer la famille de Salah Abdeslam, enfin arrêté, s’est fait molester sous les caméras de France 3. Une partie de la presse belge a été très discrète sur l’évènement, l’accusant même de l’avoir cherché. Va-t-on demandé des comptes aux représentants de cette presse belge, si perméable aux idées communautaristes ?
Et maintenant ?
Est-ce que quelque chose va changer en Belgique ? Est-ce que la valorisation du communautarisme va enfin cesser ? Comprendra-t-on enfin les Juifs quand ils déclarent, à l’instar de Paul Amar, dans l’émission ONPC. : « Je suis Juif, cela me regarde. »
Les musulmans, en grande majorité, jusque dans les années 70, vivaient leur religion avec discrétion. Mais avec la révolution islamique iranienne, des émissaires ont été envoyés dans toute l’Europe pour les (ré)islamiser et les inciter à s’affirmer dans l’espace public. Le Rapport du Comité P (police des polices) le signalait déjà en 2001-2002. Qu’a-t-on fait depuis pour endiguer le mouvement de radicalisation ? Ensuite, l’Arabie Saoudite a rivalisé d’influence intégriste. Rappelons que l’industrie de l’armement a fait un chiffre d’affaires de 2,8 milliards d’euro en 2014 dont 30% avec les wahhabites. Ceux-ci méritent donc quelques ménagements. Et avec l’Iran qui réintègre le concert des nations, un bon client en perspective pour les capitales européennes, on n’a peut-être pas fini de souffrir. Pas seulement à Bruxelles. Berlin aussi est en état d’alerte ainsi que de nombreuses villes européennes. Les contrôles sont renforcés aux frontières européennes.
Sommes-nous en guerre ?
Le futurologue, Thierry Gaudin, prédisait, dans son « 2100 Récit du prochain siècle » publié en 1993 (Payot-Rivages) que l’on serait confronté moins à la guerre qu’aux guérillas urbaines menées par des sauvages urbains. On y est. Des perquisitions ont eu lieu toute la journée dans différentes communes de la région bruxelloise. De prochains attentats sont redoutés. Les forces de police mettent tout en œuvre pour les déjouer. Seront-elles soutenues dans leurs revendications ? Notamment dans leur demande d’effectifs supplémentaires. Les Belges veulent une protection renforcée des lieux publics et de l’aéroport qui est toujours fermé. Signalons que celui-ci vient d’être rénové mais la sécurité des passagers n’a pas été la priorité des commanditaires. En effet, le passage obligé des voyageurs par le centre commercial a bien été prévu mais les bagages eux sont remis aux comptoirs d’enregistrement (check in) sans être contrôlés préalablement. C’est ainsi qu’une bombe a pu être placée dans une valise et provoquer cette tragédie qui endeuille la Belgique. Va-t-on demander des comptes à ceux qui ont oublié que la vie humaine a plus de valeur que les biens de consommation ?
Dans l’intervalle, les commentaires racistes fleurissent sur les réseaux sociaux et sur les forums des journaux. Stigmatiser l’ensemble des musulmans est exactement ce que souhaite Daesh qui a maintenant revendiqué le double attentat de mars 2016 à Bruxelles. Et les partis extrémistes attendent en embuscade de recueillir les fruits de leur campagnes racistes.
Ce soir, la Tour Eiffel est illuminée aux couleurs de Belgique, merci la France !
(1)Marie-Rose Armesto, Son mari a tué Massoud, Paris, Ed. Balland, 2002
N.B. Facebook a ouvert une page « Explosions à Bruxelles » qui permet de signaler à chaque Belge qu’il est en sécurité. Vous pouvez y retrouver ainsi le nom d’amis si vous êtes inquiets.